« L’ETP : une composante majeure de la prise en charge des patients »

« L’ETP : une composante majeure de la prise en charge des patients »

IMG_9949Interview d’Elsa GENESTIER, Directrice des Hôpitaux universitaires Paris-Sud

Quelle a été votre expérience sur le sujet dans vos responsabilités passées?
Au sein du Groupe Korian puis de la Croix-Rouge française, c’est avec les établissements de soins de suite et de rééducation (SSR) que j’ai découvert l’ETP. Parce qu’en SSR, l’ETP est un élément du soin, c’est une obligation réglementaire depuis 2008, qui permet de favoriser l’autonomisation du patient pour qu’il puisse sortir dans de bonnes conditions..

J’ai par ailleurs tout de suite vu avec l’ETP le moyen de valoriser sur un pied d’égalité chaque corps professionnel, parce que l’ETP favorise la collaboration pluridisciplinaire, crée de la cohésion et du lien pour assurer une sortie réussie du patient.

J’ai aussi compris l’importance de structurer des actions éducatives isolées, menées par quelques soignants enthousiastes en un véritable programme répondant aux standards HAS.

Que représente l’ETP pour vous?
C’est une composante majeure de la prise en charge des patients, essentielle pour que le patient vive sa maladie en tant qu’acteur et souvent qu’il puisse ainsi mieux vivre avec elle.

Clairement, l’ETP change la façon dont le patient/ son entourage perçoit sa maladie ou son handicap et c’est un facteur favorisant pour le retour à domicile.
Sur le terrain, j’ai assisté à des ateliers d’ETP avec les soignants et soignés. J’ai vu comment les échanges étaient facilités entre les différents patients présents et leur richesse pour améliorer leur prise en charge.

Comment voyez vous la relation soigné-soignant dans l’ETP?
C’est un apprentissage réciproque où le soigné reprend une place centrale. C’est aussi une écoute active et une transmission de savoir par le soignant. Et comme je l’ai dit au début, l’ETP permet de positionner chaque professionnel de santé sur un pied d’égalité dans sa relation avec le soigné.

Ce qui témoigne le mieux pour moi des relations soignants/soignés dans l’ETP, c’est la reconnaissance des patients experts. J’ai eu l’occasion d’en rencontrer et j’ai été frappée par la spécificité de ce qu’ils apportaient, à l’aune de leur parcours dans la maladie. Ils partagent avec les autres patients et les soignants présents des choses très concrètes qui peuvent vraiment aider et changer le quotidien des autres patients.

Quelle est votre vision pour l’ETP sur le groupe hospitalier ?
J’ai été ravie en arrivant de voir le nombre de programmes et la dynamique autour de l’ETP que j’ai pu constater lors des conférences de pôle. J’aimerais que l’ETP soit développée au niveau des SSR et voudrais donner de la visibilité à l’ETP vers l’extérieur : le Grand Public, les autres professionnels de santé de ville. En m’appuyant sur le CETHUPS, je veillerai à favoriser des programmes TransGH pour rapprocher les compétences, enrichir les programmes et favoriser leur rayonnement.